OUGANDA -JOURNÉE DE RAFTING SUR LE NIL

Publié le par Ludovic

La pluie a matraqué le toit de notre bungalow-dortoir toute la nuit, m'empêchant de bien dormir. Et ce matin, c'est pareil. Le Nil est devenu une riviere boueuse et tumultueuse, là ou l'eau était calme hier, et le niveau a bien augmente. J'imagine que le rafting va etre annule... mais non ! Dès 9h00, des groupes commencent à arriver, et a 10h00, nous sommes une cinquantaine, en maillot de bain, avec notre gilet de sauvetage, notre casque, et notre pagaie, sous une fine pluie.



Je suis dans le raft avec Craig et 6 jeunes anglaises et irlandaises qui n'ont pas froid aux yeux (mais elles vont moins faire les malines dans 45 mn ...).
Le premier rapide est de niveau 4 (le niveau maximun authorise est 5), mais avec l'orage, il est presque passe au niveau 5. On passe sans soucis, mais nous sommes bien secoués et nous prennons pas mal d'eau dans la figure.



Nous pagayons sur 1 km, et un grondement de chute d'eau commence a se faire entendre au loin. Le rapide est un niveau 5, mais il a pris un peu de puissance depuis hier ... Ca commence avec une petite descente, puis c'est un bouillon total sur 150 metres. On se lance, on passe une premiere grosse vague, puis un mur d'eau nous scotche sur place. Je m'accroche comme je peux, mais le raft est balaye et je suis obliger de lacher la corde, sous peine de me casserle bras tellement le courant est fort. Je me sens aspire, impossible de faire surface pendant 10 seonde qui semble une eternite. Qund est ce que je vais pouvoir respirer ? J'essaye une fois, mais ce n'etais pas le bon moment ... Je commence a me faire une petite frayeur, mais le rapide se termine, et je peux enfin faire surface et m'accrocher au cayak de securite. Il me sort des remous et je peux rejoindre a la nage un raft.
Apres avoir recupere tous l'equipage, nous reprennons la route vers le rapide suivant, de niveau 5 lui aussi, a plusieurs kilometres de là. Mais le débit est devenu trop dangereux, et nous passons donc facilement par une voie secondaire, ou l'eau est plus calme, juste a cote d'un saut de plus de 5 metres ... il ne valait mieux pas se tromper de chemin !
Le dernier rapide de la matinee de niveau 4 est franchi sans probleme, et nous pagayons pendant 20 mn pour attendre une petite ile ou nous accostons pour le déjeuner. La pluie qui s'etait arrêtée reprend.

Nous reprennons avec deux rapides de niveau 4, et un petit de niveau 3 avant d'arriver au dernier de la journee. Chaque rapide est tres distant de l'autre, et j'en ai marre de ramer sous la pluie.
Le dernier s'appelle "The bad Place". Pas pour rien. Tous le monde accoste avant le rapide, et nous grimpons une petite colline qui le surplombe, pour voir l'etat de la rivière. C'est un enfer bouillonant sur 300 metres, avec des creux de 3-4 metres qui broieraient n'importe quel raft. Effrayant ... Le guide demande qui est volontaire pour le descendre, sachant que nous allons commencer a la moitie seulement (avec 50% de chance de se retourner), car la premiere partie est tous simplement mortelle. Nous ne sommes plus que 15 volontaires sur 50. Craig et moi en faisont parti. Les filles ont toutes démissionnés depuis longtemps.
On embarque, le raft glisse dans l'eau, et en 2 secondes, nous sommes au milieu de remous impressionnants. Tous le monde s'accroche en lachant les pagaies dans l'eau, on prend  une premiere vague de plein fouet, puis une autre, j'ouvre les yeux, toujours cramponné à la corde, et ... nous sommes passés ! On fait le cri de guerre "No fear", on récupère les pagaies, et nous nous dirigeons tranquillement vers la sortie, 2 km plus loin en aval. Les boissons nous attendent, ainsi que le bus qui nous ramène directement a Kampala. Une sacrée journée !

Nous descendons au Blue Mango, un hotel-backpacker en retrait du centre-ville. Ambiance cool, et tres conviale, bar et restaurant tres bons, superbe piscine, logement bon marche, et internet gratuit (pour de vraie cette fois). Un endroit que je recommande chaudement.


Au final, vaut-il mieux faire du rafting sur le Zambeze ou sur le Nil ? Les deux se targuent d'etre des musts mondiaux en la matiere. En faisant un rapide comparatif :

Le Zambeze offre :
- des rapides beaucoup plus proches les uns des autres que ceux du Nil,
- des rapides moins agressifs que ceux du Nil, donc moins de fun potentiel pour les amateurs de sensations fortes,
- un decor naturel epoustouflant (Gorges des Chutes Victoria),
- une meteo globale plus clemente, donc plus agreable quand on aime pas etre mouille en permanence.

Le Nil offre :

- des rapides vraiment tumultueux, et plus longs, qui peuvent donner des sueurs froides,
- des rapides assez eloignes les uns des autres (on pagaye beaucoup)
- Un decor naturel basique de vegetation equatoriale,
- un potentiel de bonne meteo plus faible que le Zambeze.

Faites votre choix !

 

Publié dans Ouganda

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