ANTARCTIQUE - DECEPTION ISLAND - DES PAYSAGES SURRÉALISTES
Les traditionnels icebergs nous accompagnent jusqu'à Deception Island que nous atteignons à 15h00. L'île volcanique est en fait une caldeira d'effondrement. Les montagnes recouvertes partiellement de neige forment un anneau de 2 kilomètres de diamètre dont le centre est submergé par la mer. L'entrée dans la caldeira se fait pas un étroit passage devant lequel des hauts et étroits pitons rocheux semblent faire la sentinelle. De l'extérieur, la côte nous offre de somptueuses formations rocheuse colorées.
L'île fut utilisée comme une base de chasseurs de baleine dès 1918, puis repris par les anglais après la seconde guerre mondiale pour en faire une base scientifique. Une éruption volcanique en 1967 les forcent a abandonner l'île. Ils reviennent l'année suivante, mais abandonne la station définitivement suite à 2ème éruption en 1963 qui la détruit entièrement. Aujourd'hui, les vestiges de la station sont classés Monument Historique de l'Antarctique. Ce sont des cabanes en bois éventrées ou recouvertes de cendre, ainsi que d'immenses réservoirs d'essence rouillés et vides, ainsi que quelques autres vieilleries métalliques.
Le bateau jette l'encre au milieu de l'île et les Zodiacs nous débarquent sur la plage de sable noir. De la fumée émane du sol car des geysers réchauffent l'eau du lac. Sur plusieurs mètres, un nuage de brume chaude nous enveloppe et crée une atmosphère mystique. On se croirait sur un autre monde. Je marche en longeant la plage (ça me permet de me réchauffer les pieds!) en admirant un paysage de désolation, sûrement crée par la dernière éruption volcanique.
Des barques de l'époque des baleiniers à moitié recouvertes de cendre, et des os de baleines traînent sur la plage. Quelques petits icebergs flottent a 2 mètres de la rive. L'un d'eux, superbement sculpté par l'eau et les vents s'est échoué. Il y a aussi quelques pingouins esseulés qui renforce cette impression de bout du monde. Je ne sais pas ce qu'ils contemplent, mais ca a l'air intéressant, vu le temps qu'ils y passent !
Une cabane de tôle est restée debout au loin dans un champs désertique, mais il n'y a plus de fond, ce qui permet de voir le reste du paysage à travers la porte. Arrivé au bout de la plage, je grimpe sur montagne dont la pente est un champ de cendres orange où sont parsemées des rochers. Ca me rappelle le Sud Lipez en Bolivie, avec ses paysages dignes de tableaux de Salvador Dali. Bref, cette île est un paradis pour faire des photographies d'ambiance surréalistes.
Je redescend vers la plage en empruntant un chemin qui longe la pente de la montagne mais un membre organisateur de l'expédition me fait des grands signes au loin pour me dire de rebrousser chemin et reprendre le même chemin par lequel je suis monté. Les déplacements sur l'île sont ultra réglementés, il y a des zones interdites, et bien sûr, il faut toujours que j'y mette les pieds...
Je rejoint les organisateurs qui se sont postés au bout de la plage pour nous empêcher d'aller plus loin. En effet, un bébé phoque avec sa fourrure grise dort sur le sable. De retour vers le groupe, des téméraires touristes sont en train de se baigner dans l'eau chaude fumante. J'y serai bien allé aussi mais je n'ai pas pensé a prendre mon maillot de bain et il me reste des choses à voir sur l'île.
Je vais visiter rapidement les installations en ruine de la base, et je reviens juste à temps pour prendre le dernier Zodiac de la journée.
Je suis claqué ce soir. J'ai les yeux explosés à cause de la forte luminosité, et ici les UV sont plus forts que n'importe où ailleurs sur Terre en raison de la finesse de l'atmosphère aux pôles, et bien sûr, du trou dans la couche d'ozone. Heureusement, il pas de grand spectacle sur la mer ce soir et je peux aller me coucher à minuit. Encore une journée fabuleuse qui s'achève.