ANTARCTIQUE - EMBARQUEMENT DEPUIS USHUAIA POUR LE DERNIER CONTINENT VIERGE

Publié le par Ludovic

Après avoir passé la matinée à tourner en rond entre le backpacker et le café internet, à 15h00, je prend le chemin du port avec toutes mes affaires. Il fait un temps pourri mais j'ai le sourire au lèvre, jusqu'aux oreilles, et je commence a ressentir l'excitation du départ. Mon bateau, l'Ushuaia, d'un beau bleu marine et blanc, est visible au loin, amarré entre deux autres gros bateaux. Il est sous pavillon panaméen, mais affilié à la ville dont il porte le nom. Il semble flambant neuf, la peinture a été refaite récemment.

Je fais une photo souvenir devant le port avec le panneau de la ville "Fin del Mundo", et je prend la direction du ponton.



Il faut passer ses affaires dans un appareil à rayon X et me voilà en train de marcher sur la digue en béton. Je passe le premier bateau russe et rejoint un petit groupe qui attend devant le bateau. La montéee à bord n'est autorisée qu'à partir de 16h00, soit dans 15 minutes. Je pose mon sac, et vais faire un tour pour voir les autres bateaux. Deux navires russes semblent aussi partir pour des expéditions polaires.



Les deux énormes bateaux derrière le mien sont des navires de pêche. Le Centurion del Atlantico est en train de charger une cargaison de Surimi. Les marins se font un plaisir de poser pour mon objectif. Les marins russes sont plus concentrés sur leur travail.

Alors que je marche sur le ponton, je manque de prendre une moule sur la tête. Elle s'écrase sur le béton à 1 mètre de moi. Je lève la tête et j'aperçois une mouette qui descend, se pose, récupère la moule cassée et s'en va à nouveau. Dangereux de se promener sur le port ...

A 16h00, les organisateurs font leur apparition et passent voir chacun d'entre nous pour vérifier que nous sommes sur la liste de départ, puis je monte dans le bateau. Je montre mon billet et mon passeport (que l'organisateur garde) à un deuxième contrôle, puis une hôtesse m'emmène jusqu'à la chambre. Nous descendons un escalier, puis un deuxième. J'ai l'impression que je vais dormir dans la cale ! Cabine 512. C'est là. Il y a déjà mon compagnons de chambre dedans. Il s'appelle Lâm, 41 ans, et vient de Hong-Kong. Notre chambre, est assez spartiate, avec un lit superposé, une armoire, un lavabo, une petite table de travail avec une chaise, et un accès à une salle de bain commune. Après les présentations, je remonte sur le pont pour commencer la visite du bateau. C'est assez comique car tout les passagers font pareils : ils déambulent sur les ponts, l'air interrogateur, chacun se regarde, fait un bonjour timide, puis on continue a explorer chaque recoin comme si nous avions perdu quelque chose, en faisant une photo de temps en temps. Je fais connaissance avec Sam, un néo-zélandais qui voyage avec se femme depuis 12 ans avec leur camping car.

Le cocktail de bienvenue débute à 18h00. La majorité des passagers est plus vieille que moi, je dirais dans la quarantaine bien avancée. Je suis sûrement un des plus jeune, mais je m'y attendais. Une bonne dizaine de nationalité est représentée, l'anglais sera donc la langue officielle du voyage. A 18h00, l'Ushuaïa quitte le port lentement, suivi quelques minutes plus tard par un énorme bateau russe qui nous doublera rapidement.

Je sors sur le pont pour regarder le spectacle du Canal de Beagle. A gauche, c'est la terre de feu argentine, à droite le Chili. Nous passons le Phare des Eclaireurs, petite tour rouge et blanche seule sur son cailloux inhospitalier, puis nous passons devant Puerto Williams, la vraie ville la plus australe du monde du côté chilien, contrairement a ce que les argentins affirment pour faire la publicité d'Ushuaïa.
Le ciel est toujours menaçant, mais de temps à autre, un rayon de soleil perce l'épaisse couche de nuages grisâtres pour éclairer la surface de l'eau et créer une marre de lumière. L'atmosphère est mystique, j'ai l'impression d'avoir embarqué pour l'Au-delà.





Une présentation de l'équipage dans la salle de conférence s'enchaîne sur le cocktail. Le Capitaine est un ancien Commandant de brise-glace, nous avons à bord un naturaliste, un ornithologue, un spécialiste de de l'Antarctique, et le personnel hôtelier. A la fin de la présentation, nous devons faire un exercice de simulation d'évacuation. Tout le monde retourne dans sa chambre, et attend la sonnerie d'alarme. Il faut prendre son gilet de sauvetage, et se rendre sur le pont où se trouvent les canots. Moi, comme d'habitude, j'étais reparti faire des photos et je croise pour aller dans ma cabine tout le monde à contre-sens, en pleine évacuation.

L'exercice terminé, je retourne sur le pont et fait connaissance avec Xavier, un étudiant espagnol qui se promène avec une énorme caméra de reporter. Il est étudiant en cinéma et profite de l'expédition pour réaliser  un projet de film documentaire. Le haut parleur annonce que le dîner est servi, et nous nous nous rendons dans la salle de restauration. Là, je fais connaissance avec Victoria et John, un couple australien, avec Audrey, une française qui a embarqué avec Stéphane qui est à une autre table. Nous sommes donc 3 français à bord, d'environ le même âge. Le repas est bon.

Aussitôt fini, je vais dans le salon pour écrire l'article du jour. Audrey et Stéphane me rejoignent, et nous faisons mieux connaissance jusqu'à minuit. Tout le bateau est déjà couché, et le roulis commence. Il fait super chaud dans la chambre, et je commence à avoir mal au coeur. De temps en temps, les portes du placard qui sont ouvertes claquent au gré du tangage. Le mal de mer empire et je suis obligé de prendre un cachet qui m'assomme au bout d'une heure.

Publié dans Antarctique

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Commenter cet article
J
Bonjour,<br /> Merci pour ce beau récit : on y est !<br /> A noter que pour éviter Drake il y a désormais des vols depuis Punta Arenas (au Chili).<br /> Cordialement - Julien
L
Tiens bon la barre, moussaillon !