POTOSI - BIENVENUE DANS LA PLUS HAUTE VILLE DU MONDE

Publié le par Ludovic

Je me lève à 6h00, je prépare mon sac, saute dans un taxi et me voilà à la gare routière en 30 minutes. J'ai un bus qui part à 7h00. Une fois de plus, je suis le seul étranger, mais ça me va. Je ne cherche pas leur compagnie en ce moment, car j'ai besoin d'aller vite.
La route descend à pic pendant plus d'une heure en longeant une rivière asséchée. Le bus est quasiment en roue libre et va vraiment vite. Seuls les tournants le font freiner un peu, à mon grand soulagement. Puis la route remonte, dans un décor de montagne semi-désertique, nous passons un col à plus de 4000 mètres, un léger mal d'altitude me reprend, et nous arrivons sur un plateau. Même ici, au milieu de nulle part, la guerre entre les candidats pour les élections présidentielles fait rage : les plus gros rochers sur le bord de la route sont peint aux couleurs des deux principaux partis politiques qui s'affrontent. Et quand le rocher est assez gros, le diminutif est inscrit aussi (rouge pour Tuto, bleu et blanc pour Evo).

A 10h15, le bus arrive à Potosi. L'ex-plus grande ville du monde en 1540, mais toujours plus haute ville du monde aujourd´hui (4100 mètres d´altitude), se situe à flanc de colline, dominé par l'immense cône du Cero Rico, où se trouve la mine d'argent qui  fait la renommée de la ville, et la richesse de l'Espagne au 19ème siècle.



Aussitôt arrivée à l'hôtel, je rencontre Gwen, un breton, qui me souffle une bonne idée pour visiter le Salar de Uyuni et le Sud Lipez. Plutôt que de perdre une journée pour aller à Uyuni, faire mon circuit, puis redescendre vers la frontière Argentine, je vais réserver mon tour depuis Tupiza, à 2 heures de la frontière. Comme en plus je vais faire le circuit en sens inverse, je vais éviter toute la meute des touristes qui partent en même temps.

Je doit maintenant réserver ma visite dans la mine d'argent pour cet après-midi. J'ai eu un contact par Pierre (le suisse avec lequel j'ai été à Tarabuco), que j'appelle, et qui peut me faire une visite à 14h30. J'ai juste le temps pour une petite balade, histoire d'avoir un premier aperçu de la ville, et de déjeuner avant de partir. Le rendez-vous est à mon hôtel. A 15h00, le gars n'est toujours pas là. A 15h15, je pars en ville l'appeler. Il répond mais il n'a pas fini son tour de ce matin et ne pourra pas faire celui de cet après-midi. J'en était sûr ... Nous reprenons rendez-vous pour demain 9h00. Du coup, je n'ai plus qu'à repartir découvrir la ville en profondeur pour occuper l'après-midi.

Je vais au Couvent San Francisco d'où la vue depuis les toits est censée être fabuleuse. Il faut obligatoirement prendre une visite guidée à 15 bols (fait chier), et surtout payer un droit de prendre des photos de 10 bols supplémentaires. Ils ont beau avoir fait voeux de pauvreté dans l'église, ils ne perdent pas le Nord ! C'est la première fois que je dois payer pour utiliser mon appareil photo. La vue est bien, mais pas extraordinaire au point de la payer. En marchant un peu dans une rue qui monte bien, j'aurai pu avoir la même. En plus, la visite du couvent est absolument inintéressante.



Au fur et à mesure que je me promène, je trouve que les rues sont beaucoup plus belles que celle de Sucre. Plus étroites, avec des bâtiments plus colorés, une architecture coloniale mieux conservée, à l'allure plus authentique, avec des pavés sur le sol au lieu du goudron, elles dégagent une atmosphère que je n'ai pas ressentie à Sucre. En fait, je me rends compte que Sucre faisait trop neuf. Ici, je sens la splendeur passée de la ville, et sa décadence.



J'ai l'impression que Potosi est la ville avec la plus forte concentration d'avocats au monde. Parfois, il y a jusqu'à 7 ou 8 panneaux "Abogado" marquant l'emplacement d'un cabinet, qui se suivent dans la même rue, sur 100 mètres à peine. En fait, il y en a tellement que certains travaillent même directement dans la rue. Ils posent leur machine à écrire sur un rebord de fenêtre et offrent leur service de rédaction pour toute sorte de document contractuel ou juridique.

Publié dans Bolivie

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Commenter cet article
R
Coucou Ludo,<br /> <br /> Je voudrais bien avoir la version du guide... J'ai besoin de voir le point de vue d'un bolivien qui vit... C'est peut être aussi une façon de faire de la pub...<br /> Allez, raconte, si tu n'oses pas le faire via ton blog, tu peux m'écrire...<br /> Tu fais quoi ensuite?<br /> Courage, ton suplice bolivien arrive bientôt à sa fin.<br /> Bizzzzzzzzz
L
Voir l'article sur les mines de Potosi, au debut.
R
Il y a beaucoup d'avocat car il y a beaucoup d'étudiant qui pensent qu'ils étudient le métier d'avenir, surtout pour s'enrichir... Sauf, qu'une fois arrivé au marché du travail, ils se disent qu'ils ont tous eu la même idée... et donc il faut négocier le tarif, puis ensuite se faire une réputation et puis peut être espérer à un jour être le meilleur!
L
J'ai eu une reponse interessante du guide de la mine, c'est encore plus glauque que ca ...  :-(
P
Ben oui, c'est chiant d'avoir à payer pour prendre des photos. Enfin tu fais une bonne action puisque c'est pour l'église ! ;-)<br /> J'ai bien ri en regardant l'avocat taper sur sa machine à écrire. Tu vois ça en France, le gars tu le prends pour un fou ou un illuminé ! Trop drôle !